jeudi 8 janvier 2009

Le Zimbabwe vu par ses dirigeants

Neveu du président, Leo Mugabe dirige un réseau de téléphone mobile, l'entreprise importatrice d'armements destinés à l'armée, une grosse ferme confisquée aux blancs... Le New Yorker l'a interviewé. Grosse voiture, secrétaire en mini-jupe, il fait preuve d'un optimisme en béton.

A propos des violences politiques :
"Avez-vous vu quelqu'un se faire battre depuis que vous êtes ici ? Il y a eu moins de violence ici qu'au Nigéria ! Et nous savons tous pourquoi la violence au Zimbabwe est exagérée -- c'est à cause de la richesse du pays. Nous avons certaines ressources ici, comme le nickel, l'or, le platinum. Je pense que les Zimbabwéens comprennent maintenant qu'ils souffrent à cause des sanctions imposées par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Europe."
Mais tout va bien. Son oncle a distribué des ordinateurs dans les écoles rurales :
"Dans quelques années, le Zimbabwe rural saura se servir des ordinateurs. Nous sommes une nation en mouvement, et ces enfants sauront ce que signifie l' empowerment [avoir le pouvoir sur sa vie]."
Cette semaine-là, l'inflation officielle au Zimbabwe dépassait les 11 millions pour cent. 80% des Zimbabwéens étaient sans emploi. La malnutrition chronique régnait ; la famine se répandait dans les campagnes. Deux millions de Zimbabwéens [sur 13 millions] dépendaient d'agences internationales pour leur nourriture. 20% de la population porte le virus du SIDA. L'espérance de vie est de 44 ans.
"Les gens vaquent à leurs affaires. Personne n'est en train de mourir de faim : ils conduisent de belles voitures ! En tant que chrétien, cependant, je pense que c'est une épreuve de Dieu, et l'attention dont fait l'objet le Zimbabwe est peut-être pour souligner que nous sommes le nouveau peuple d'Israël, et que nous avons notre propre Moïse."
Sur l'expropriation des fermiers blancs dans les années 2000, Leo Mugabe n'a aucun regret :
"Nous avons pris la terre. Donc, quelle est la prochaine étape ? La prochaine étape c'est les mines, les minéraux. Nous savons que nous sommes très riches, sans les Britanniques ou les Américains. Oui, ils ont investi, mais si nous avons à le faire nous prendrons les mines aussi."
N'a-t-il pas peur que le Zimbabwe soit ostracisé par la communauté internationale ?
"Nous avons aussi invité d'autres pays riches et puissants -- les Russes et les Chinois et les Indiens aussi. Les Américains et les Brits ne veulent pas s'asseoir à la table des négociations, mais ces gens-là veulent traiter avec nous, eux."
La découverte de diamants dans l'est du pays confirme Leo Zimbabwe dans son idée qu'il y a
"... quelque chose d'unique dans ce moment, dans ce pays."

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